Chronic Disease

Vos questions sur Chronic Disease ont répondu

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Q: Comment le diabète est-il le mieux pris en charge en fin de vie, lorsque l'objectif est le confort du patient?

Lorsque l'objectif principal du traitement du diabète est le confort de la personne, le but est généralement d'éviter l'hypoglycémie (faibles niveaux de sucre dans le sang). Des niveaux faibles sont à l'origine d'un grand nombre de symptômes à court terme et sont plus risqués pour le patient. La marge de sécurité est faible s'ils descendent encore plus bas. Il est donc préférable d'avoir des niveaux élevés plutôt que bas.

Il est raisonnable de viser des niveaux de sucre dans le sang compris entre 10 et 20. Cela signifie qu'à certains moments les niveaux seront proches de 30. Tant que cela ne dure pas plus de quelques jours et tant que la prise de fluides est maintenue (avec des fluides qui ne contiennent pas de sucre), alors c'est acceptable. À court terme, les niveaux de sucre dans le sang compris entre 20 et 30 provoquent en général une augmentation de la soif et de l'action d'uriner. Si les niveaux restent dans cet intervalle alors l'augmentation de l'action d'uriner peut provoquer de graves déshydratations et peut même provoquer un coma.

Lorsque le souci principal est le confort de la personne, les médicaments pour le diabète peuvent être réévalués et les tests et le traitement simplifiés. Parfois, l'insuline peut même être abandonnée. Si la glycémie est maintenue sans chuter trop bas, alors on peut diminuer les tests à un jour sur deux ou jusqu'à deux à trois fois par semaine.

Durant les derniers jours de vie, une personne ne mange probablement pas et boit très peu. À cet instant, les discussions avec le patient et l'équipe soignante se concentrent sur la fréquence de la surveillance de la glycémie et sur la manière de traiter les niveaux trop bas ou trop élevés. L'état général de la personne influera le monitorage et le traitement.

Q: Mon père est aux prises avec plusieurs maladies chroniques et on l’a hospitalisé récemment pour pouvoir traiter ses symptômes. C’est comme un tourbillon… son état de santé semble changer d’un jour à l’autre. À quoi devons-nous nous attendre?

C’est parfois très difficile de prévoir le cours de conditions chroniques comme la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) ou l’insuffisance cardiaque congestive (ICC).

Les maladies chroniques font sans cesse appel aux réserves d’énergie du corps et, lentement, celles-ci finissent par s’épuiser. Aux stades plus avancés d’une maladie, les réserves d’énergie sont presque à sec. Par conséquent, même de petits malaises comme un rhume ou une infection deviennent des adversaires redoutables pour le corps : la santé globale et la capacité de fonctionnement de la personne flanchent. Voilà pourquoi l’état du malade semble changer soudainement.

Règle générale, à mesure que la maladie progresse, ces poussées de complications tendent à se multiplier. On peut intervenir de diverses façons (antibiotiques pour les infections ou traitement ponctuel d’autres problèmes aggravants) pour atténuer les symptômes et améliorer l’état de la personne dans son ensemble. N’empêche, il se peut que la personne soit trop faible pour surmonter la maladie, ce qui provoque divers changements annonçant, eux, la fin de la vie.

Vu l’imprévisibilité des maladies chroniques, il est difficile parfois d’en reconnaître les phases finales. C’est en partie parce que chaque nouvelle poussée de complications diffère peu des autres… poussées dont la personne a pu se remettre par le passé. Le seul indice possible d’un épisode plus grave? Une récupération plus lente malgré une intervention plus intensive, ou des analyses qui révèlent l’affaiblissement d’autres organes.

L’incertitude à ce niveau est préoccupante pour la personne malade et pour sa famille, et les décisions visant d’autres analyses et traitements peuvent être pénibles. Cela dit, pour en venir à une stratégie de soins, les familles et les spécialistes de la santé tiennent compte de divers facteurs :

  • Le cheminement de la maladie jusqu’à présent
    En prenant le temps de revoir globalement le cours des évènements depuis quelques mois, on peut évaluer la situation dans son ensemble et peut-être déterminer le genre de traitement souhaité à l’avenir. Par exemple, la personne malade peut décider qu’elle ne veut plus retourner à l’hôpital si un autre épisode se déclenche. L’équipe peut donc prévoir d’autres interventions à domicile (par exemple, des médicaments) pour contrer tout symptôme, le cas échéant.
     
  • Qu’est-ce qui cause la situation actuelle ou y contribue? Quels avantages et problèmes y aurait-il à poursuivre d’autres pistes ou à prévoir d’autres traitements?
    À défaut de savoir si d’autres traitements porteraient fruit, on peut songer à en donner pour une période limitée (par exemple, des antibiotiques pendant x-nombre de jours contre une infection). Si on en fait l’essai, les familles et les professionnels de la santé discutent habituellement de leurs espoirs à l’égard du traitement, y compris le moment auquel il devrait faire effet. Par exemple, si les symptômes durent au-delà d’une semaine, le traitement n’a pas aidé et on y met fin.

Peu importe la stratégie de traitement adoptée, il importe de pouvoir discuter de vos choix avec un professionnel de la santé. Lorsqu’on discute des séquelles à envisager quand la maladie progresse et lorsqu’on y donne suite au moyen d’un plan d’action, l’anxiété et l’incertitude diminuent. Et prévoir une intervention contre de futurs symptômes—même si l’on ne peut rien contre leur cause—apporte au moins un plus grand confort à l’être cher.

 

 

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