Loss of a spouse

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Q: Mon mari est mort soudainement il y a un an. Je trouve difficile de dormir et je veux que la douleur s’arrête. Est-il possible de mourir d’un cœur brisé?

Apprendre à vivre sans votre mari et vous adapter à une vie tout à fait différente est une expérience pénible. Cette période est la plus difficile, surtout si votre perte a été soudaine et inattendue, et si vous n’avez pas eu la chance de faire vos adieux. Toutefois, ressentir une tristesse immense et s'ennuyer de la personne disparue font partie intégrante du processus de deuil.

Chacun vit son deuil à sa façon. Bien des gens sont bouleversés et se sentent isolés. D’autres vivent une période d’insensibilité, souvent décrite comme un passage dans le brouillard. Certains ont des rêves d’apparence réelle ou ont le sentiment de rêver tout éveillé en pensant que le défunt va franchir la porte comme s’il était toujours vivant. D’autres encore essaient de refouler le chagrin en se gardant toujours occupés ou attendent que le chagrin s’atténue de lui-même, alors que, bien souvent, il refait surface à l’improviste. Les anniversaires, les vacances, une chanson particulière, des endroits que vous aimiez tous les deux, la présence de certaines personnes ou certains souvenirs précis vous feront sans doute vivre des moments plus difficiles.

La plupart des gens ont besoin d’éprouver de la douleur et du chagrin afin de vivre leur deuil. Certaines personnes estiment que tenir un journal les aide à traverser cette période. Vous pourriez aussi trouver réconfortant d’écrire une lettre à votre mari, ou trouver une autre façon de lui dire au revoir.

Il n’est pas toujours facile de vivre son deuil seul. N’hésitez pas à parler de ce que vous vivez et à accepter le soutien de vos amis de confiance ou des membres de votre famille pour briser le sentiment d’isolement. Vous pouvez aussi consulter un conseiller ou un psychologue pour exprimer vos sentiments, ou vous joindre à un groupe de soutien. Vous trouverez peut-être réconfortant d’entendre de quelle façon d’autres vivent une perte similaire à la vôtre ou de savoir que d’autres souffrent et ont de la peine comme vous. S’il y a un établissement de soins palliatifs ou une association palliative dans votre région, songez à communiquer eux. S’ils n’offrent pas de programme de soutien aux personnes endeuillées, ils vous aiguilleront vers un tel service.

Le deuil peut prendre du temps. Pour certaines personnes, le deuil d’un être cher ne finit jamais, il ne fait que se transformer. Même avec le passage du temps, vous continuerez à penser à votre mari ou à sentir sa présence, mais vos émotions ne seront pas aussi bouleversantes qu’elles le sont en ce moment.

Le deuil est parfois complexe et difficile à traverser. C’est souvent le cas quand plusieurs décès surviennent en même temps, ou si la personne décédée était au centre de votre vie, comme l’était votre mari. De telles situations risquent de mener à la dépression, et l’isolement ou le sentiment d’être dépassé font augmenter ce risque. Il est important d’en être conscient. Les symptômes de la dépression sont similaires aux symptômes du deuil : si vous ne pouvez manger ou dormir, ou si les activités que vous aimiez avant ne vous intéressent plus, vous souffrez peut-être de dépression. La dépression est grave, car elle engloutit nos vies et altère notre vision du monde et de nous-mêmes. De plus, elle se guérit rarement sans aide. Si vos émotions vous troublent, il est important de parler à un fournisseur de soins de santé qui vous aidera à trouver de l’aide, des ressources ou les traitements nécessaires.

Q: Comment une équipe soignante doit-elle intervenir auprès d’un père de trois jeunes enfants de moins de 10 ans dont la femme est récemment décédée du cancer du sein?

La vie de cette famille ne sera plus la même maintenant que les enfants sont orphelins de mère et que leur père est veuf. L’équipe soignante doit se rappeler que chaque famille et individu réagit à la maladie et vit le deuil d’une manière qui lui est propre. La première chose à faire pour aider cette famille à composer avec son chagrin et sa perte est d’être sensible aux changements qu’elle traverse et au défi que cela représente pour elle d’apprendre à fonctionner sans l’un des parents.

Il faut aussi tenir compte de l’âge et du stade de développement des enfants, deux facteurs qui ont une incidence sur leur compréhension de la mort et du deuil. Les enfants de 2 ans et moins ont une compréhension limitée du monde qui les entoure, leurs compétences linguistiques sont peu développées et leur rapport à leur environnement est très physique. Ils percevront des changements dans leur horaire, le train-train familial et les émotions de leurs proches. Pendant le deuil des adultes de leur entourage, ils auront besoin de constance au quotidien et d’explications simples à propos de ce qui se passe autour d’eux. S’il est possible que des aidants et des membres de la famille qu’ils connaissent bien s’occupent d’eux, cela leur apportera du réconfort et un sentiment de continuité.

Entre 3 et 6 ans, les enfants ont une notion limitée du caractère définitif et permanent de la mort. Ils ont encore une compréhension incomplète des fonctions corporelles et de ce qu’est la maladie. Il faut fournir à ces enfants des explications simples sur ce qui se produit et leur donner l’occasion de poser des questions. Il se peut qu’ils entretiennent des idées fausses sur ce qui est arrivé; il importe donc d’être direct avec eux et ouvert à répondre à leurs questions. Leur expliquer quelles émotions ressentiront les personnes qui les entourent les aidera à comprendre que le deuil implique de la tristesse et qu’il dure un certain temps. À cet âge, les enfants vivent le deuil tout en continuant de s’adonner aux activités de l’enfance, tels que le jeu.

Entre 6 et 10 ans, les enfants commencent à comprendre les concepts de la maladie, de la mort et du deuil ainsi que le caractère permanent de la mort. Ils prennent conscience des effets qu’a la maladie sur le corps. Toutefois, parce qu’ils ont une imagination très fertile, leur interprétation des événements peut être déconnectée de la réalité. Les émotions et les sentiments nouveaux qu’ils éprouvent peuvent les dépasser et les effrayer. Il est important de garder avec eux des voies de communication ouvertes et de se rendre disponible pour répondre à leurs questions. À cet âge, les enfants sont curieux des changements physiques et de ce que l’on fait du corps d’une personne après sa mort. Ils peuvent aussi avoir des questions sur l’aspect spirituel de la mort et du deuil.

Il sera crucial de fournir à ces enfants en deuil de leur mère un cadre où ils se sentiront libres de poser des questions et d’exprimer leurs émotions. Leur confident pourrait être leur père, une ressource de l’école, un membre de la famille ou un ami. Le père décidera lui-même dans quelle mesure il veut discuter de son propre deuil et de la manière dont vont ses enfants. Il se peut qu’il ait besoin d’aide pour trouver des ressources pour lui et ses enfants. Des livres, un groupe de soutien auquel ils participeraient ensemble ou des services d’accompagnement psychologique peuvent être proposés. Il serait bien que vous exploriez les options et mettiez la famille en rapport avec les ressources locales à sa disposition.

Le père ne doit pas oublier qu’il aura lui aussi un deuil à surmonter pendant qu’il aidera chacun de ses enfants à surmonter le sien. À eux seuls, ces efforts peuvent être exténuants sur le plan émotif. Mais de nombreuses choses vont aussi changer dans le quotidien. Il se pourrait que le père ait besoin d’aide à la maison, le temps qu’il s’adapte au fait de devoir travailler tout en assumant seul la charge des enfants. S’il ne peut pas compter sur des membres de sa famille, il devra peut-être envisager de faire appel à un service d’aide à domicile. Constatant un tel besoin, votre équipe soignante pourrait indiquer au père où s’adresser pour obtenir ce type d’assistance.

Si les enfants vont à l’école ou à la garderie, il sera important que le personnel soit informé du décès et sache comment y réagissent les enfants. Les enseignants pourraient remarquer des changements de comportement ou des fluctuations des résultats scolaires auxquels il serait normal de s’attendre dans les circonstances. Il se pourrait aussi que le système scolaire offre des ressources pour accompagner les enfants.

Les enfants craignent souvent d’oublier des choses à propos d’un être cher qui est décédé. Vous pourriez encourager le père à mettre par écrit des souvenirs de sa femme, à l’intention des enfants. Perpétuer des traditions familiales ou intégrer dans le quotidien des choses particulières qui rappellent la disparue peuvent aussi être des manières de conserver son souvenir. Sans compter que les enfants se sentiront ainsi à l’aise de parler de leur mère, ce qui, à la longue, les aidera à faire leur deuil.

Références

1. Himelstein, B.P., Hilden, J.M., Morstadt Boldt, A., Weissman, D. Pediatric palliative care. NEJM. 2004; 350:1752-62.

2. Torbic, H. But what about the children? A guide for home care and hospice clinicians. Home Healthcare Nurse. 2011; 29(2):67-77.


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