« Je ne savais pas comment aborder l’AMM avec ma conjointe. Nous en avions parlé quelques années plus tôt, avant son diagnostic, mais pas dernièrement, et je voyais bien que son état se détériorait. Je ne voulais l’influencer d’aucune façon, mais quand j’ai finalement abordé le sujet, elle m’a dit qu’elle n’osait pas en parler la première de peur de me faire de la peine. Nous avons ri puis pleuré ensemble, mais ça nous a permis de mieux comprendre ce que l’autre ressentait. »
« En vieillissant, mon père a cessé d’écouter les nouvelles et de lire les journaux. Je ne savais pas s’il était au courant que l’AMM était légale. En fait, il ne le savait pas. J’avais peur qu’il réagisse mal quand je lui en ai parlé, mais finalement, il était très soulagé et reconnaissant. »
Si vous avez un être cher qui souffre, vous vous demandez peut-être s’il sait que l’AMM est légale au Canada. Vous ne savez peut-être pas comment aborder cette question délicate avec lui.
Il ne serait jamais approprié d’amorcer une conversation sur l’AMM si la personne ne comprend pas ses problèmes de santé ou n’a pas conscience de son espérance de vie.
Il est très courant, pour une personne qui souffre, d’exprimer le souhait :
- de ne pas se réveiller;
- que « ça finisse »;
- de mourir.
Souvent, la personne se demande à voix haute pourquoi elle est encore en vie.
L’expression de telles pensées peut être une occasion d’amorcer une conversation sur l’AMM.
« Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet, mais il y a quelque chose qui me trotte dans la tête et je me demandais si c’était la même chose pour toi. »
« Quand tu dis que tu voudrais que ça finisse, est-ce que c’est parce que tu souffres? »
« Savais-tu que l’aide médicale à mourir est légale au Canada? »
« Aimerais-tu avoir de l’information sur l’aide médicale à mourir? »
« Ce n’est pas ce que je veux, mais je ne veux pas non plus que tu souffres et je tiens à ce que tu sois au courant de toutes tes options. »
« Tu n’es pas un fardeau pour moi. Je veux continuer à prendre soin de toi, mais je tiens aussi à ce que tu saches que la possibilité existe si c’est ce que tu veux. »
Vous avez peut-être peur de faire de la peine à la personne et qu’elle pense que vous l’encouragez à faire ce choix ou que vous voulez vous débarrasser d’elle. En réalité, amorcer la conversation n’amènera pas la personne à aller à l’encontre de ce qu’elle souhaite. Toutefois, votre crainte d’empirer une situation difficile ou de blesser la personne est réelle et compréhensible. Selon toute vraisemblance, vous saurez très rapidement si c’est un sujet dont elle souhaite parler ou non.